En juin 2019, Facebook confirmait son intention de lancer sa propre crypto-monnaie : le Libra devrait donc apparaitre sur les marchés d’ici à la fin 2020. Attendue de pied ferme sur les plateformes de trading, la nouvelle cryptomonnaie fera-t-elle concurrence au Bitcoin ou, au contraire, est-elle à même d’attiser encore l’intérêt des investisseurs pour les devises cryptographiques et pousser à acheter des Bitcoins sur eToro ?
L’engouement pour le Bitcoin était-il une tulipomanie ?
2017 et 2018 ont vu la valeur Bitcoin grimper de façon exponentielle et incontrôlée, jusqu’à atteindre presque 20 000 $ en 2017, avant de s’écrouler de manière spectaculaire et assimilable au marché des tulipes qui fut le premier crash boursier connu par le monde au XVIIème siècle. Décrit depuis comme une bulle spéculative avec tous les risques que cela comporte, le bitcoin connaissait depuis la fin 2018 une perte de vitesse et son cours stagnait autour de 6 000 $. Depuis, Craig Erlam, analyste financier chez Oanda, le Bitcoin reprenait doucement mais sûrement une ascension régulière quand le géant des réseaux sociaux secoua les marchés en annonçant que sa nouvelle filiale Calibra travaillait actuellement sur la chaîne de block qui servirait d’infrastructure au nouveau Libra.
Face à la Libra, que fait le Bitcoin ?
La réaction immédiate des tradeurs à l’arrivée prochaine de la Libra a été d’investir dans les bitcoins, boostant ainsi la valeur de la toute première crypto jusqu’à franchir les 11 000 $, soit son cours le plus élevé depuis 15 mois. On explique notamment ce phénomène par un espoir renouvelé de légitimation du secteur. Selon certains économistes dont le fiscaliste belge Bruno Colmant, l’arrivée du Libra sur les marchés pourrait déclencher une véritable révolution monétaire, susceptible de pousser certaines sociétés à supprimer définitivement l’argent liquide. Il n’est donc pas surprenant que les investisseurs adoptent une démarche optimiste et avant-gardiste.
En quoi le Libra fait-il concurrence au Bitcoin ?
Contrairement au Bitcoin, né dans une obscure cave japonaise, ou à de nombreuses autres cryptomonnaies, le Libra bénéficiera dès le premier jour de l’infrastructure de toutes les filiales Facebook. Cela commence par Messenger et WhatsApp, et le géant californien a d’ores et déjà prévu de mettre sa chaîne de blocs à la disposition de n’importe quel usager individuel équipé d’un smartphone, y compris les exclus du monde bancaire. Une décision qui fait controverse dans les milieux politiques et économiques où l’on accuse déjà les crypto-monnaies de financer le terrorisme et de servir d’outil au blanchiment d’argent. L’argument est contrecarré sans hésitation par Facebook, qui assure que les portefeuilles Libra feront l’objet des mêmes vérifications et suivis qu’un compte bancaire ou qu’une carte bleue traditionnels. On peut toutefois se permettre de rappeler les antécédents de la multinationale, il y a moins d’un an, n’hésitait pas à prendre des raccourcis en ce qui concerne la confidentialité des données de ses abonnés. Malgré ces obstacles, Mark Zuckerberg a déjà prouvé ses capacités à transformer le monde moderne.
Aujourd’hui, les tradeurs détournent vers le Bitcoin leur intérêt pour le Libra, mais peut-être doit-on s’attendre à un revers de médaille à l’arrivée sur les marchés de la pièce de monnaie Facebook, l’année prochaine ? Ou au contraire, peut-on imaginer un monde où les cryptomonnaies cohabiteront, voire remplaceront les devises fiduciaires traditionnelles ?
